Champ lexical d'abonner
Une matière abonnable, en droit ancien, pouvait être l'objet d'un abonnement. Ce mot est dérivé, avec le suffixe -able, d'abonner « fixer une limite » (1268), « être borné, limité (s'agissant d'une terre) », « convertir en une somme déterminée les droits, sujets à variation, dus au seigneur pour une terre, une rente, une redevance », (1306 et au milieu du 15ème siècle), d'où abonner de « libérer (d'une obligation) » (1322), « fixer la valeur de quelque chose à un certain prix » (1559).
Un abonnage est l'action de poser une borne dans une parcelle de terre pour en limiter l'étendue ; une convention par laquelle on fixe une redevance auparavant incertaine. On a aussi écrit abonage, abournage.
Une, un abonnataire est celle, celui qui contracte un abonnement ; une entrepreneuse, un entrepreneur chargé(e) d'un marché par abonnement. Une gestion abonnataire est concédée par abonnement. Le nom abonnataires a été utilisé pour désigner les abonnés éventuels d'un journal.
Une abonnée, un abonné ont demandé la fourniture régulière d'un service ou d'un produit, qui a pris un abonnement. Une (personne) désabonnée, un (lecteur) désabonné ont fait cesser son abonnement.
L'expression être abonné signifie avoir souscrit un abonnement ou être habitué.
Un abonnement est le fait de passer une convention assurant le bénéfice régulier d'un service ou d'un produit moyennant un prix global. Un désabonnement est l'action de se désabonner, le résultat de cette action.
Le verbe abonner signifie passer une convention pour bénéficier régulièrement de services ou de produits ; s'abonner c'est souscrire à un usage ou un service réguliers ; désabonner quelqu'un, c'est faire cesser un abonnement ; se désabonner, c'est arrêter son abonnement à un journal, une revue, au téléphone, à un service.
Le verbe abonner est dérivé de l'ancien français bonne (en français moderne : borne) « limite » et « but ».
Évolution des sens de ce verbe : « fixer une limite » (1268), « être borné, limité (s'agissant d'une terre) », « convertir en une somme déterminée les droits, sujets à variation, dus au seigneur pour une terre, une rente, une redevance », (1306 et milieu du 15ème siècle), d'où abonner de « libérer (d'une obligation) » (1322), « fixer la valeur de quelque chose à un certain prix » (1559), et en langue littéraire avant 1307, abonner de « fixer quelqu'un dans un état voisin de » d'où « attribuer, accorder ». En 1397, la forme abourner (aborner), un terme juridique, « convenir d'un prix déterminé, souvent en dessous du taux ordinaire, pour l'acquit d'une somme », est une réfection d'après borne. L'abonnement était un procédé très apprécié par beaucoup de provinces, de villes, car il leur était fort avantageux, étant fort au-dessous de ce qu'aurait produit une perception exacte et généralement accepté par le fisc qui était bien aise de recevoir une somme liquide et certaine. Seul le terme de droit « soumettre moyennant une convention à une redevance déterminée payée à échéance fixe », apparu au 14ème siècle, subsiste tout en connaissant une évolution parallèle à celle des institutions et plus généralement de la civilisation : parti du français fiscal (Moyen Âge) le mot l'a quitté (forfait y a remplacé abonnement), il est passé dans la langue du droit commun (abonné à un service, à un journal, etc.).
Un abornage est l'action de poser des bornes, un abornement. Voir aussi un abonnage (ci-dessus).
Une propriété abornée, un terrain aborné sont délimités par des bornes.
Un abornement est l'action d'aborner, un bornage exécuté entre deux propriétés contigües.
Le verbe aborner signifie mettre des bornes pour préciser les limites. Ce verbe est un synonyme total d'abonner jusqu'au 16ème siècle. Dès lors il se différencie de ce verbe pour ne plus signifier que « limiter » et supplante abonner en ce sens, mais, contrairement à ce dernier, il ne semble pas usité au figuré.
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