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Affichage des articles du février, 2025

Mots originaux commençant par A

Une abadie ou une abbadie, une, un abadis était un grand rassemblement de badauds, une foule, une multitude. Le signe d'Abadie est une analgésie avec pression indolore du tendon d’Achille, observée dans le tabès. Ce nom se rattache probablement aux représentants méridionaux du latin batare « être ouvert », en ancien provençal badar « être ouvert, s'ouvrir, ouvrir la bouche, regarder bouche bée » (voir : badaud), en franco-provençal abada « donner le large au bétail en le faisant sortir des étables pour le mener paitre » (voir : abader) avec le suffixe -is, -ie marquant une formation déviante et exprimant une idée de rassemblement, le premier avec une nuance péjorative. L'étymon italien ab(b)adia « abbaye » n'est pas acceptable, le sens de « foule » n'étant pas attesté en italien, ni même en provençal.   Le verbe abalober signifie étonner, ébahir, avec une nuance d'admiration plutôt que de crainte. Ce terme régional de l'Orléanais est un croisement de esbalob...

Champ lexical d'académie

  Voilà de bien tristes prémices, mais l’histoire et l’étymologie de ce nom nous apporteront des faits plus réjouissants.  D’abord parce que, avant de désigner la gardienne de la langue française, le nom Académie a désigné un jardin situé à Athènes où, au début du IVe siècle avant Jésus-Christ, enseigna Platon. Cette forme de patronage horticole explique peut-être la proximité, montrée par les mots, qui existe entre langues et plantes. Celle-ci s’est traduite par un grand nombre de titres d’ouvrages, le plus souvent à vocation pédagogique, parmi lesquels le fameux Jardin des racines grecques, que fit paraître Claude Lancelot en 1660 ou, plus près de nous, cette charmante Flore latine des dames et des gens du monde, ou clef des citations latines que l’on rencontre dans les ouvrages des écrivains français, de Pierre Larousse.  On n’oubliera pas non plus que langues et plantes sont classées par familles, certaines connues et nombreuses, comme la famille indo-européenne pour ...

Mots agglutinés

L’abacost [à-bas-le-costume] était la doctrine vestimentaire imposée par Mobutu au Zaïre en 1972 et 1990. Une abajoue, la poche située de chaque côté de la cavité buccale de certains animaux, vient probablement de la bajoue (avec agglutination), en raison de la ressemblance des joues ainsi gonflées de ces animaux avec des bajoues ; il a été emprunté par Buffon aux dialectes et est passé dans la langue argotique à la fin du 19ème siècle. On lit aussi une abat-joue. Le nom abajoues a été utilisé pour le visage d'une personne ou ses fesses... Une abée est une ouverture pour le passage de l'eau qui fait mouvoir un moulin, ou un canal de décharge pour l'écoulement de l'eau quand un moulin ne tourne pas. Ce nom est une forme agglutinée de la bee, du participe passé de l'ancien français baër « ouvrir ». Un aca d'eau ou aga (1) d'eau est une pluie torrentielle, une trombe d'eau. Ce terme dialectal du nord-ouest et du Centre, issu du syntagme il pleut d'aca, ...

Champ lexical d'abime et abysse

 Selon les rectifications orthographiques de 1990, il est recommandé d'écrire sans accent circonflexe : un abîmage, une abîmation, un abîme, abîmé, un abîmement, abîmer, s'abîmer. Le Dictionnaire historique du français québécois indique un abimage dérivé d'abimer « mettre en mauvais état, causer du dommage » pour un dégât, un désordre, un ravage, et une abimation dérivé d'abimer quelqu'un, le couvrir de paroles injurieuses ou dénigrantes, pour une injure, un juron.  Un abime [on a aussi écrit abyme] est une cavité naturelle, aux parois abruptes, s'ouvrant au niveau du sol, sans fond apparent, considérée comme insondable ; un écart, un fossé entre des personnes ou des choses ; une perte, un désastre, des circonstances difficiles, voire tragiques ; ce qui est impénétrable, insondable, un mystère, une énigme.     • être au bord de l'abime : être dans une situation désespérée.     • en abime : au point central de l'écu, où une pièce ou une figure est placée ...

Champ lexical d'abstraire

 Un génie abstracteur, un moraliste abstracteur abstraient, se plaisent à abstraire. Un abstracteur désignait une personne dont l'esprit est porté aux abstractions. Ce mot est dérivé d'abstraction avec le suffixe -eur, ou est emprunté au latin médiéval abstractor.     • Un abstracteur de quintessence désignait un alchimiste qui extrait la cinquième essence ou partie subtile d'un corps, ou un philosophe, un critique, un écrivain, etc. qui se complait jusqu'à l'excès aux abstractions, aux raisonnements subtils.  Une opération mentale abstractive, un procédé abstractif consistent à former des abstractions. Un concept abstractif ou un terme abstractif sont le résultat de l'action d'abstraire, sont formés par abstraction ou servent à exprimer des abstractions. Ce mot, un des nombreux termes techniques créés au 18ème siècle, est dérivé du radical d'abstraction ou est emprunté au latin médiéval abstractivus « qui pratique l'abstraction ». La synonymie abstr...

Champ lexical d'absorber

 L'adjectif absorbable qualifie ce qui peut être facilement absorbé. Ce mot est dérivé d'absorber, avec le suffixe -able. Mots ressemblants : Un corps adsorbable en chimie, est susceptible d'être adsorbé. L'adjectif résorbable qualifie ce qui peut être résorbé. Une absorbance est une mesure de la réduction d'intensité d'un rayon lumineux après la traversée d'un milieu tel un liquide coloré ou une suspension ; la propriété d’un milieu transparent ou translucide qui ne transmet qu’une partie de la lumière qu’il reçoit. L'adjectif absorbant, absorbante, qualifie ce qui a la propriété d'intégrer à sa substance les sels, les liquides, les gaz, les rayons caloriques ou lumineux, etc. en contact ; ce qui consiste à intégrer à sa substance d'autres substances ; ce qui occupe ou accapare entièrement l'esprit ou les réserves d'énergie d'une personne. Un absorbant est une substance propre à en absorber d'autres. Le Dictionnaire historique du...

Champ lexical d'absolu et d'absoudre

L'adjectif absolu, absolue, qualifie ce dont l'existence ou la réalisation ou la valeur est indépendante de toute condition de temps, d'espace, de connaissance, etc.; pour la manière d'exercer une autorité ou pour le caractère d'une personne, ce qui n'admet aucune limitation de son autorité dans son exercice ou ses manifestations ; ce qui est poussé jusqu'au paroxysme ; en savoir plus : CNRTL. Ce mot est emprunté au latin absolutus, du participe passé de absolvere, fréquemment en relation avec ratio, bonum, eloquentia, beneficium, et aussi philosophi, poetae ... L'ancien sens « qui est sanctifié par l'absolution » vient du participe passé adjectivé d'absoudre.  L'absolu est ce qui est considéré comme un idéal de perfection ou comme hors d'atteinte pour l'homme. Dans l'absolu signifie sans tenir compte des circonstances. Un absolu est ce qui est indépendant de toute condition et de toute chose. L'absolu est aussi une hypothèse ...

Champ lexical d'abside

 On a lu une abside (1) pour une apside, le point extrême du grand axe de l'orbite d'un astre. Une abside (2) est la construction qui termine le chœur d'une église, soit par un hémicycle, soit par des pans coupés, soit par un mur plat ; l'extrémité d'une église si elle est de plan arrondi ou polygonal ; un angle de toile destiné à prolonger et à agrandir une tente ; une châsse où l'on mettait les reliques des saints.  Une absidiole (1) est une petite chapelle en hémicycle autour de l'abside principale ou sur les bras du transept d'une église. Ce néologisme du 19ème siècle est dérivé d'abside, avec le suffixe -iole. On lit aussi une chapelle absidale. Une abside (3) ou absidiole (2) est une châsse contenant les ossements d'un saint. Le nom (une) abside est emprunté au latin absida (un emprunt populaire à l'accusatif grec apsida de même sens que le latin ; est fréquente aussi la transcription savante latine apsis)  attesté comme terme d'ast...

Champ lexical d'abriter

Le verbe abreyer ou abrier signifiait abriter ; recouvrir, dissimuler ; empêcher le vent de passer jusqu'à une autre voile.  Le Dictionnaire historique du français québécois indique pour abrié ou abrillé : à couvert, protégé contre le vent, la pluie, les éléments ; recouvert de quelque chose qui protège, dissimule, etc. ; couvert, protégé par une couverture, un drap, etc. ; protégé, caché, mis à l’abri de critiques, du regard public, etc. : recouvert de, enrobé dans quelque chose qui en dissimule la vraie nature, qui en adoucit le caractère.  Le verbe abrier ou abriller signifiait mettre à couvert, abriter contre le vent, la pluie, les éléments ; couvrir, recouvrir ; protéger, défendre, excuser quelqu'un en le couvrant de son autorité, de son influence. S’abrier derrière quelqu'un, derrière quelque chose : se protéger, se défendre, s’excuser en se dissimulant. Abrier ou s'abriller quelque chose, c'est le dissimuler, l'étouffer, empêcher qu’on en prenne connaissa...

Champ lexical de beurre

 Au Québec, une beurrade est toute substance grasse étendue comme du beurre. Voir le Dictionnaire historique du français québécois.  Un beurrage est l'action de beurrer ; l'aspect d'une peinture beurrée. Au Québec, un beurrage est l'action de recouvrir, d’enduire (le corps, une partie du corps) d’une substance grasse ou huileuse ; l'action ou la manière de maquiller, de se maquiller ; des produits servant au maquillage ; l'action de salir exagérément, en particulier la brimade que l’on inflige aux nouveaux arrivés (étudiants, sportifs, etc.) lors d’une cérémonie d’initiation en les recouvrant de substances dégoutantes ; le résultat de ces actes ; une flatterie ; un pot-de-vin. Un beurre est une matière grasse alimentaire obtenue à partir du lait ; une matière grasse extraite de certains végétaux ; un composé chimique ; un sulfate hydraté d'alumine et de fer ; une butyrite, une résine fossile. Ce nom vient du latin bútyrum emprunté au grec β ο υ ́ τ ν ρ ο ν,...